Description
Armand Niquille est un peintre majeur, issu de rien (il signa même Nihil), mais issu d’une très grande et noble famille. Refoulé du château de son père, caillassé par les gamins de sa rue Marcello, du nom de sa lointaine parente par alliance, ordonné artiste par un moine, farouchement solitaire, il connut Balthus et le foisonnement culturel fribourgeois où publièrent maints écrivains prestigieux, tels Claudel, Maritain, Pierre Emmanuel, Mauriac, le cardinal Journet ou Pierre Jean Jouve, pendant la Deuxième Guerre mondiale. Comme Claude Monet à Rouen, il peignit cent fois sa cathédrale, guettant la lumière qui s’accroche et se transforme, la couleur qui se tord et ruisselle.
S’il était monté à Paris, à l’instar de Giacometti qu’il a fréquenté, sans doute serait-il reconnu comme un très grand de la peinture du XXe siècle.
Cette biographie est basée sur maints entretiens, témoignages et documents originaux, y compris ceux de cette mystérieuse Anne qui chercha, toute sa vie, ses véritables origines pour aboutir en l’atelier du peintre.
Ses nus, portraits, natures mortes, allégories et scènes mystiques ainsi que ses « Fribourg » prirent une place considérable dans l’espace culturel de cette ville d’art et d’histoire. Comparé à Rouault ou à Cézanne mais singulier et autodidacte, longtemps indigent, Niquille, hanté par une sorte de phobie sociale ou d’autisme Asperger, resta à rebrousse-poil des galeries, cénacles et coteries, des réseaux commerciaux et des petits fours : il ne voulait pas briller mais veillait sur sa flamme secrète.
2015, 256 pp.
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