Racine Cécile

Naissance à la maison, devant le téléphone, ma mère appelait la sage-femme. Ça n’a probablement pas une grande influence sur la suite. Famille nombreuse, quatre frères et sœur, un chat, à ma connaissance ils ne lisent pas ce que j’écris, à part le chat, peut-être, la nuit. Scolarité facile. Beaucoup de livres. J’ai du soleil dans la tête quand on me parle d’enfance, probablement une bonne période. Adolescence difficile et peut-être encore en cours, mais pas de coma éthylique ni de joints, ça ne devait pas être si terrible. Inscription en Lettres après la maturité, j’arrête après trois jours tout en continuant à aller aux cours pendant six mois. C’est une année bizarre, la découverte de la liberté après le cadre bien défini de l’école, j’abandonne presque systématiquement tout ce que j’entreprends, le temps se dilate, je regarde le monde à travers une vitre blindée, je m’ennuie, j’écris Points de suture, ma mère corrige les fautes d’orthographe, ça lui prend un moment. Automne 2015 je commence des études en Relations Internationales à Genève. Les six premières semaines il y a écrit Faculté de Traduction et d’Interprétation sur ma carte d’étudiante, mais je n’ai jamais assisté à un cours, j’ai juste changé d’avis, c’est les derniers ratés d’un moteur qui aura mis un an à se lancer. Aujourd’hui je suis à nouveau socialement acceptable, c’est-à dire que ma grand-mère recommence à parler de moi à ses amies. En général elle leur dit que je suis aux études, parce qu’elle n’a pas trop compris ce qu’on étudiait en Relations Internationales, et puis que ce n’est pas vraiment important. J’ai quelques projets, je peux résumer ça en un mot, partir. Je sens confusément que quelque chose est fondamentalement faux dans ma façon de fonctionner. C’est probablement parce que je réponds par des projets concrets à un besoin qui est abstrait.

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